Mutation MDR1 et sensibilité médicamenteuse
L'origine de la sensibilité de l'aussie à l'ivermectine est d'origine génétique. C'est le gène MDR 1 qui s'occupe de fabriquer une molécule (glycoprotéine P) qui empêche à l'ivermectine (et autres molécules proches) de passer dans le cerveau en temps normal. Quand le gène est normal (non muté), la molécule (glycoprotéine P) est fabriquée, et il n'y pas de problèmes.
Par contre chez les bergers australiens et d'autres races, un allèle muté de ce gène circule. Lorsqu'il s'exprime, cet allèle muté fait fabriquer une glycoprotéine P qui n'est pas normale et n'arrive pas à empêcher l'ivermectine (et autres) de passer dans le cerveau. Le chien est alors atteint de tremblements, de convulsions, voire du coma et même la mort... Dès que les symptômes commencent, il faut absolument mettre l'animal sous perf, et faire un traitement conservateur pour limiter les séquelles.
Cette sensibilité concerne l'ivermectine mais aussi d'autres médicaments, couramment utilisés (entre autres le lopéramide qui est un anti-diarrhéique et de nombreux vermifuges).
Le danger par rapport à cette sensibilité est bien réel : l'ivermectine est un antiparasitaire couramment utilisé chez les chevaux et les vaches. On en retrouve donc dans les crottins et les bouses. Beaucoup d'aussies sont en contact avec des chevaux ou des vaches et donc concernés par ce problème...
Et les autres molécules sont des molécules d'usage courant (lopéramide, et plusieurs vermifuges). Ceci dit ce sont des molécules qu'on peut facilement remplacer, pour une efficacité identique.
Attention, si vous avez un aussie, regardez bien la notice des médicament... Beaucoup de vétos ignorent encore cette particularité de l'aussie... C'ets pourquoi tous les chiots qui partent d'ici ont dans leur papiers un document d'information sur le MDR1 et des vignettes collées sur le carnet de vaccins :
Pour tester cette sensibilité par analyse ADN, il faut faire un petit prélèvement buccale ou prise de sang, très rapide et sans douleur dans les deux cas. Cela coûte une soixantaine d'euros et on est fixé pour toute la vie de l'animal. Pour les chiots identifiés ADN par l'éleveur, l'ADN est déjà prélevé avant son départ de l'élevage, il suffit alors de demander à ce que le test soit fait sans reprélever le chien.